La question de l’efficacité, à côté de celle du rendement est à la mode dans tous les systèmes éducatifs de la planète. Il est d’usage commun dans la sociologie de l’école et met en exergue les déterminants structuraux et organisationnels, les comportements de ses acteurs et en particulier des formateurs. Tout système éducatif est fondamentalement axé sur le triptyque principe-fonctionnement-résultat. Ceci permet d’élaborer un indicateur d’efficacité, de rendement, d’efficience. Cependant, l’efficacité dans l’enseignement comme l’enseignement elle-même n’est pas seulement liée au facteur organisationnel interne
d’une institution et des différents acteurs mais aussi à plusieurs facteurs externes d’ordre sociétals tels que la situation du marché de l’emploi, les modalités de gestion de carrières professionnelles, la hiérarchie des potentialités des parents, le niveau d’investissement global réalisé par les familles.
En bref, il s’agit d’un ensemble de variables susceptibles d’expliquer la mobilisation temporelle et socialement variée des élèves, des familles et des groupes sociaux en matière d’éducation. Au vu de cette pléthore de facteurs déterminants de l’efficacité en matière d’enseignement, il nous revient de nous confronter à un questionnement : l’enseignement tel que pratiqué aujourd’hui est-il vraiment efficace ? Répond-t-il aux attentes d’un nouveau monde en pleine mutation où la techno-culture semble s’imposer dans tous les secteurs de la vie sociale ?
L’allongement de la scolarisation lié au facteur démographique et à la prise de conscience des familles sur le caractère incontournable et systématique de cette dernière nous met en face d’une nouvelle réalité : la demande quantitative et qualitative à laquelle doivent faire face les prestataires des services éducatifs. Cette nouvelle réalité impose un changement de paradigme et la question d’efficacité en devient un véritable challenge.